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En Tunisie, valoriser les savoir faire locaux pour protéger l'environnementLes 10 et 11 janvier 2012En Tunisie, comment valoriser l'artisanat et les savoir faire locaux pour alléger la pression sur les ressources naturelles et créer de l'emploi pour les jeunes ?
A Boughrara, une richesse naturelle diversifiée mais menacée par la surexploitation Le village de Boughrara se situe dans la région de Médenine, au sud-est de la Tunisie. Il est doté d’une richesse naturelle diversifiée, terrestre et marine, avec des oliveraies et des périmètres irrigués qui occupent une grande surface et permettent de produire du sorgho alimentaire et des cultures maraîchères. La région est également ouverte sur la lagune, autrefois l’une des plus riches en produits de la mer mais qui souffre aujourd’hui d’une surexploitation énorme conduisant à une dégradation importante des ressources vivantes marines, ainsi qu’à une pollution croissante des rives.
Une seule ressource demeure intacte, la palourde, qui constitue l’activité principale de la population des jeunes (filles et garçons) sur une période d’environ 6 à 12 mois par an. Mais la chute des revenus tirés de la mer et la baisse des activités agricoles liée aux faibles quantités de pluies enregistrées ces dernières années accroissant le chômage de jeunes par ailleurs peu qualifiés, une population de plus en plus importante est ainsi attirée par l’exploitation de la palourde, à son tour menacée de surexploitation.
Développer des activités alternatives pour protéger les ressources naturelles et lutter contre le chômage des jeunes… Afin de remplacer les activités de pêche excessive et de collecte de la palourde et d’alléger la pression sur la ressource naturelle, aujourd’hui en voie de dégradation, l’Association pour la sauvegarde du patrimoine archéologique et ethnographique de Boughrara souhaite promouvoir d’autres sources de revenus pour les jeunes, orientées vers des activités protectrices de l’environnement et des ressources naturelles.
… en valorisant la richesse culturelle de la région Situé au fond du golfe de Boughrara, le site archéologique Gigthis constitue, depuis la haute antiquité, un comptoir maritime et « un important carrefour routier reliant l’arrière-pays à la côte et le Sud aux profondeurs du domaine saharien ». Il représente une richesse culturelle à valoriser pour améliorer les circuits touristiques régionaux, en particulier l’écotourisme et installer des activités basées sur les produits artisanaux et les savoirs faire locaux comme les vêtements traditionnels, la mosaïque, le coquillage, le fer forgé artisanal ou encore les tissages comme les ghrara (sacs tissés) et flij (tapis).
L’organisation d’un atelier d’information et de sensibilisation sur « la valorisation de l’artisanat et des savoir faire locaux des femmes rurales de Boughrara » Dans un premier temps, une session d’information et de sensibilisation de 2 jours sera organisée pour une vingtaine de jeunes filles rurales de la région de Boughrara à laquelle participeront également les partenaires associatifs et institutionnels de l’Association. Appuyée par le projet A2DTRM, elle se tiendra les 10 et 11 janvier 2012 à l’IRA de Médenine. Cette session vise essentiellement :
Le programme prévoit notamment :
Après évaluation de cet atelier, une formation approfondie d’une durée de deux mois sera envisagée au profit du même groupe et animée par des spécialistes locales du tissage des produits artisanaux ghrara et flij.
COMPTE RENDU DE L'ATELIER L’Association pour la sauvegarde du patrimoine archéologique et ethnographique de Boughrara a organisé en collaboration avec l’IRA de Médenine et le Projet d’appui aux dynamiques de développement des territoires ruraux en Méditerranée A2DTRM un atelier intitulé « La valorisation de l’artisanat et des savoirs faire locaux des femmes rurales de Boughrara » le 10 et 11 janvier 2012 au siège de l’IRA de Médenine. Avec la participation de :
La première intervenante Mme Rakia Belkahia a présenté une intervention sur le thème « Les dangers et les répercutions d’une mauvaise gestion des ressources naturelles- cas de la palourde - et les solutions envisagées » entant que spécialiste en la matière, Suivi d'une discussion sur les mesures de protection, Solutions pratiques proposées. Une grande importance était accordée aux préoccupations du secteur par les acteurs participant à l’atelier et originaire de Boughrara ainsi que les solutions envisagées pour remédier aux problèmes de la collecte de la palourde. L’après midi était consacrée à une table ronde avec les représentants des Associations partenaires du projet A2DTRM, concernant les perspectives d’appui aux ONG par le projet (animée par l’équipe de pilotage du projet) au cours de laquelle les intervenants ont lancé des idées d’organisation des journées d’information, des séminaires et des ateliers relatifs aux problèmes vécus par les populations rurales, surtout pour résoudre le problème du chômage, comme le thème de l'éco-tourisme et l'immigration clandestine vers l'Europe et la facilitation de création des petites et moyennes entreprises en faveur des jeunes promoteurs diplômés . Au cours de la deuxième journée du mercredi 11 Janvier 2012, l'intervention de M. Sami Mahdi, le commissaire régional de l’artisanat de Médenine a abordé les différents mécanismes possibles d'investissement et les perspectives pour le secteur d’artisanat et les outils nécessaires pour la valorisation d’artisanat et du tissage traditionnel. Cette présentation a été Suivie d'une discussion concernant les perspectives du secteur, la valorisation du savoir faires locaux, les difficultés rencontrées pour la commercialisation des produits et surtout le chômage des filles rurales et le manque de perspectives pour la prospérité de ce secteur et les opportunités d'emplois permanents aux profit de ces jeunes filles déshéritées et surtout la proposition de solutions réalistes de développement rural de la région de Boughrara. En après midi, Mr. Fethi Bouzbida a présenté son expérience professionnelle récente comme un nouveau jeune promoteur de Boughrara qui a obtenu son diplôme de beaux-arts en spécialité de valorisation de l’artisanat traditionnel local. En effet au cours de cette présentation qui était sous forme d’une petite exposition les participants ont montré un grand contentement et ont félicité Mr Bouzbida sur l’effort fourni pour l’ innovation et la valorisation d’un patrimoine en cours de dégradation ,tout en signalant que les jeunes filles présentes ont exprimé un grand intérêt à cette expérience ,à partir du quelle ont relevé la possibilité de programmer une session de formation complémentaire de 2 à 3 mois dans la spécialité de tissage des produits artisanaux locaux « Ghrara, Flij.. ». A la fin de cet atelier, les participants ont recommandé la nécessité de poursuivre ces activités de sensibilisation « porte à porte » pour garantir la réussite et la réalisation des objectifs projetés, tout en adoptant une approche participative avec la population cible.
Recommandations
Elevage de Palourde è Développer des relations de coopération entre l’association (Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Archéologique et Ethnographique de Boughrara), et l’Institut des Régions Arides (IRA), ainsi que les services publics et privés concernés par cette activité, pour assurer l’accompagnement et le développement de ce secteur, è Organiser ce secteur : suivre et développer le circuit de commercialisation de ce produit. Organiser la cueillette de Palourde (respecter les campagnes de cueillette, pour un plus de production). Organiser des sessions de formation et d’accompagnement pour développer ce secteur. Gérer le marché d’écoulement de produit (prix de vente convenable, une rentabilité respectable), è S’organiser dans le cadre d’un groupement et développer un échange avec les institutions chargées de ce secteur, c’est un secteur qui est devenu organisé, par l’Etat avec des associations, è Penser à la création d’un projet privé qui exploite cette ressource, comme c’est fait dans d’autres zones. Cette ressource est demandée, sa consommation est importante, le marché est garanti et l’exportation se développe, è Chercher des activités alternatives par rapport à cette activité saisonnière, pour alléger la pression sur ce produit et pour garantir un revenu sur toute l’année. L’artisanat est une alternative qui manque un accompagnement et une formation, è Résoudre le problème d’interdiction d’exploitation de palourde dans cette zone, qui a été imposé par l’ancien régime de Ben Ali pour garantir un prix bas de ce produit à leur profit, è Gérer le problème de pollution par des produits chimiques de la zone industrielle de Gabes, c’est le problème posé depuis longtemps de la pollution du lac de Boughrara. Activités de l’artisanat dans la zone èCréation des sessions et de sensibilisation sur les opportunités d’investissement, par rapport à des initiatives et des potentialités locales, pour une concrétisation des efforts et de valorisation des ressources, qui nécessite la volonté, l’effort et la patience, èMultiplier les efforts d’échanges de connaissances entre les différents territoires, èCréation d’un réseau local des savoirs faire locaux pour la protection du patrimoine culturel local, èDévelopper l’échange entre la population locale, les associations, et l’administration. Eviter les décisions monopolistes de la direction… chaque zone doit développer des activités liées aux produit territoriaux spécifiques, èDévelopper la culture des foires, moyens d’échange et de continuité dans tout un circuit de publicité et de commercialisation (écoulement des produits artisanaux). Encourager des initiatives par des prix convenables et des appuis de financement pour les idées pilotes d’innovation et de création de revenu, èElaboration d’un programme de la formation par rapport à leur connaissance dans leur domaine, la formation dans le cadre du programme du projet A2DTRM, c’est la fabrication du « flij et ghrara », èProspection de terrain et identification des besoins de la population locale dans les domaines de formation, de financement des projets, et d’écoulement des produits artisanaux, èElaboration d’un programme de formation dans les domaines de tissage « manuel » et tourisme artisanal, èElaboration d’un programme de création de projets dans une approche de coopération entre la direction et les associations dans la région en collaboration avec la pépinière des entreprises Médenine, èPréparation d’un projet de coopération entre l’association « Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Archéologique et Ethnographique de Boughrara » et la Commissariat Régionale des industries artisanales, pour réfléchir à des projets dans cette région, èElaboration d’un programme annuel pour des sessions de vulgarisation et d’information avec les différents artisans de la région et les services publics ou privés concernés par ce secteur. Le tourisme dans la zone èCréation d’une unité de gestion des produits de terroir, pour développer le tourisme solidaire, au profit de la population locale, èCréation des sessions de sensibilisation des populations locales et des institutions de l’importance de développer le secteur du tourisme, èFaire un inventaire sur les potentialités de la zone en ce qui concerne le tourisme solidaire, culturel, et l’écotourisme (proposition de l’élaboration d’un circuit touristique qui intègre les différentes zones de la région dont le site Jektiss en fait partie, et aussi le site de Zammour. èDévelopper le savoir faire local dans des plats spécifiques dans la zone, avec le développement du circuit touristiques.
تقرير ملخص لورشة العمل
انطلقت يوم الثلاثاء 10 جانفي 2012 ورشة عمل بعنوان تثمين الزاد المعرفي المحلي لحماية البيئة بخليج بوغرارة منظمة من طرف جمعية المحافظة على الآثار و التراث ببوغرارة بالتعاون مع معهد المناطق القاحلة بمدنين و مشروع التعاون الدولي A2DTRM و المعهد الزراعي المتوسطي بمونبيلي فرنسا و ذلك في اطار دعم ديناميكية التنمية بالمناطق الريفية وحضر الورشة :
و تطرّقت المتدخلة الأولى السيدة راقية الطرابلسي بالكاهية لأخطار و تبعات التصرف الغير مستديم للثروات الطبيعية في دراسة لوضعية المحار "القفالة" . تلتها حلقة نقاش تم فيها الاستماع الى مشاغل القطاع والى تشكّيات اهالي بوغرارة من خلال الحضور وعن الحلول العمليّة والبديلة لحل ظاهرة جمع المحار و تنظيمها في اطار مجمع مهني للتنمية. ثم خلال الفترة المسائية تم البحث من خلال مائدة مستديرة مع ممثلي الجمعيات المتعاونة مع مشروع A2DTRM في افكار انشطة وتنظيم ايام دراسية و ورشات عمل ذات صلة بالمشاكل الحقيقية بولاية مدنين وخاصة ذات الجدوى الكبيرة لمعالجة مشكل البطالة، كمحور السياحة البيئية و الهجرة السرية لأوروبا والانتصاب للحساب الخاص بالنسبة لأصحاب الشهائد العلمية..... و تواصلت هذه الورشة خلال يوم الأربعاء 11 جانفي 2012 بمداخلة للسيد سامي المهدي المندوب الجهوي للصناعات التقليدية بمدنين تطرق فيها عن الآليات الكفيلة و الممكنة للاستثمار بجهة بوغرارة و آفاق القطاع وضرورة تثمين الصناعات التقليدية المحلية و الحياكة التقليدية بالمنطقة. تلت ذلك حلقة نقاش أتت على اغلب المشاكل و الصعوبات التي يواجهها الأهالي وخاصة الفتاة الريفية من بطالة وعدم وجود افاق عملية لازدهار هذا القطاع و الاستفادة منه في احداث مواطن شغل دائمة، والبحث عن الحلول الممكنة و المقترحة للنهوض بالتنمية الريفية بجهة بوغرارة . وفي الفترة المسائية قدّم السيد فتحي بوزبيدة في شبه مداخلة اخيرة تجربته المهنية كمستثمر شاب ببوغرارة متحصل على ديبلوم في الفنون الجميلة في قطاع تثمين الصناعات التقليدية المحلية ،مما تنج عنه اعجاب وحماسة كبيرة لدى الفتيات المشاركات للعمل على الانتفاع بفترة تكوين ثانية مطولة نسبيا لمدّة لا تقل عن 03 اشهر في "السيكاجة" لمادتي "الغرارة والفليج" للعمل مستقبلا مع هذا الشاب بمشروعه الذي سيرى النور في القريب العاجل. في ختام هذه الورشة اوصى المشاركون على ضرورة متابعة مثل هذه الانشطة ميدانيا لضمان نجاحها في تحقيق اهدافها من ناحية وتكثيف مثل هذه التظاهرات والعمل بآلية المقاربة التشاركية في احداث دينامكية فاعلة بالوسط الريفي من ناحية اخرى. Personne contact :Riadh Béchir Courriel : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. |